L’une des caractéristiques les plus frappantes de ce passage est la manière dont Paul interrompt sa série de pronoms pluriels à la première personne (nous) par des pronoms singuliers à la première personne (je) — moi, Paul. J’ai adopté la position selon laquelle l’utilisation du nous
par Paul est littéraire et rhétorique, plutôt qu’une indication que Silvain et Timothée devraient être considérés comme les co-auteurs de la lettre. Cela signifie que l’affirmation voulions-nous (avons-nous décidé d’) aller vers vous
est l’expression de la propre décision de Paul, tout autant que l’affirmation du moins moi Paul
. Cependant, cette dernière forme d’expression, qui utilise la première personne du singulier, rappelle aux Thessaloniciens l’implication très personnelle de Paul dans cette affaire. Cette insistance est renforcée par l’utilisation par Paul de son propre nom (très inhabituel dans le corps de ses lettres en dehors des salutations, en 2 Corinthiens 10:1; Éphésiens 3:1; Colossiens 1:23 et Philémon 1:9), et par l’utilisation de la particule grecque μέν/men (traduite par du moins
dans la Nouvelle édition de Genève 1979). Cette locution accentue donc l’émotion du passage et intensifie le sens de l’engagement personnel de Paul auprès des Thessaloniciens.1,2
18 Aussi voulions-nous aller vers vous, du moins moi Paul, une et même deux fois; mais Satan nous en a empêchés.