Paul a envoyé Timothée à Thessalonique, mais avant d’expliquer la mission de Timothée, il donne à ses lecteurs un aperçu de sa propre situation à ce moment-là : il pensait qu’il valait mieux rester seul à Athènes. À ce stade, il est difficile d’établir une corrélation entre le récit des déplacements de Paul dans Actes 17:1–34 et ce qui est écrit ici. Les Actes indiquent que Silas et Timothée étaient encore à Bérée lorsque Paul est arrivé à Athènes (Actes 17:14–15). Il leur a bien laissé des instructions pour qu’ils le rejoignent à Athènes, mais les Actes ne contiennent aucune trace qu’ils auraient suivi ces instructions. Ce n’est qu’après l’arrivée de Paul à Corinthe que nous apprenons que Silas et Timothée ont rejoint Paul (Actes 18:5). Ce qui transparaît ici, c’est que Luc (l’auteur des Actes) ne connaissait peut-être pas les détails des déplacements de Silas et de Timothée, ou qu’il a peut-être jugé ces détails inutiles pour le récit qu’il était en train d’écrire. Après tout, il était limité par l’espace dont il disposait et devait choisir avec soin ce qu’il fallait inclure et ce qu’il fallait exclure. De notre point de vue, cependant, nous aurions aimé connaître ces détails.
En rassemblant les renseignements, on peut penser que Silas et Timothée ont effectivement rejoint Paul à Athènes. De là, Paul a envoyé Timothée à Thessalonique et Silas à Philippes (deux villes de Macédoine). La mission de Timothée était d’encourager les nouveaux croyants ainsi que Silas, en plus d’apporter un soutien pastoral. Il s’est également vu confier un don de la part des Philippiens pour soutenir la mission de Paul (Philippiens 4:14–15, voir Actes 18:5). Entre-temps, Paul s’est rendu à Corinthe (Actes 18:1), à environ 80 kilomètres de route à l’ouest d’Athènes. Lorsque Silas et Timothée eurent achevé leurs missions respectives, ils se sont rendus de Macédoine à Corinthe et y ont rejoint Paul (1 Thessaloniciens 3:6; Actes 18:5).1,2
Les mots traduits par rester seuls
(καταλειφθῆναι… μόνοι/kataleiphthènai… monou) évoquent les sentiments forts de 1 Thessaloniciens 2:17–20 (en particulier le mot orphelin
dans ce passage) et soulignent le sacrifice que représentait pour Paul le fait d’être laissé seul.3 Comme le souligne Green, le voyage lui-même était un travail dur et dangereux, et il était donc toujours souhaitable de rester avec le groupe qui assurait la protection et qui aidait à porter les affaires.4
1 C'est pourquoi, impatients que nous étions, et nous décidant à rester seuls à Athènes,