La position de Haman était si élevée qu’il pouvait s’adresser directement au roi plutôt que de lui parler à la troisième personne (voir Esther 2:2). Il a choisi de présenter le problème en parlant de stabilité politique. Plutôt que de révéler sa haine personnelle contre les Juifs et contre Mardochée (dont les actions honorables étaient écrites dans les chroniques), il a prétendu se soucier de l’empire.
Haman a sournoisement défendu sa position en utilisant une vérité, une demi-vérité et un mensonge. C’est vrai que les Juifs vivaient dispersés et à part parmi les peuples
de toutes les provinces du royaume (d’Assuérus). C’est aussi vrai que leurs coutumes étaient différentes des autres peuples (cela témoigne que, parmi les Juifs dispersés, il y en avait plusieurs qui craignaient Dieu). Pour garder la loi de Dieu, ils se circoncisaient, ils ne mangeaient que certains aliments, ils gardaient le sabbat et ils suivaient plusieurs autres coutumes qui les distinguaient des autres peuples.
Toutefois, Haman a utilisé cette vérité pour faire croire que les Juifs étaient un peuple entêté et qui ne faisait aucune concession. En tant qu’Amalécite, sa haine des Juifs (et de leur Dieu) l’aveuglait au fait que la loi de Dieu rendait Israël plus sage que tous les autres peuples (Deutéronome 4:6; Psaume 147:19–20).
Les coutumes spécifiques aux Juifs ne justifiaient pas à elles seules leur extermination. Après tout, l’Empire perse tolérait différentes coutumes et religions. Haman a donc jugé nécessaire d’ajouter un mensonge pur et simple. Plutôt que de décrire la désobéissance d’un seul Juif (Mardochée) à une loi bien précise du roi, il a déclaré que tous les Juifs n’observaient pas les lois du roi
.
8 Alors Haman dit au roi Assuérus: Il y a dans toutes les provinces de ton royaume un peuple dispersé et à part parmi les peuples, ayant des lois différentes de celles de tous les peuples et n'observant point les lois du roi. Il n'est pas dans l'intérêt du roi de le laisser en repos.