1. 1 Thessaloniciens 2:8–9 (NEG79)
  2. Applications

Les pasteurs et le soutien financier

1 Thessaloniciens 2:8–9 (NEG79)

8 nous aurions voulu, dans notre vive affection pour vous, non seulement vous donner l'Evangile de Dieu, mais encore notre propre vie, tant vous nous étiez devenus chers.

Certains chrétiens pourraient être tentés de conclure de ce passage qu’un pasteur ne devrait jamais recevoir de salaire de son Église, mais qu’il ne devrait subvenir à ses propres besoins qu’en fabriquant des tentes. Le terme de fabricant de tentes (faiseur de tentes) en est venu à désigner le travail (autre que le travail lié au ministère de l’Évangile) qu’un pasteur ou un missionnaire peut entreprendre pour subvenir à ses propres besoins et à ceux de sa famille. Cela lui permet de poursuivre l’œuvre de l’Évangile sans exiger un salaire — du moins pas un salaire complet — de la part de ceux qu’il sert dans le cadre de son ministère. Il y a quelques années, un frère du Zimbabwe m’a raconté que son réseau d’Églises avait pour politique générale que tous les pasteurs devaient subvenir à leurs propres besoins en devenant fabricants de tentes.

D’un autre côté, certains chrétiens pourraient vouloir insister sur le fait que tous les pasteurs et ministres de l’Évangile devraient être soutenus directement par le travail du ministère, et ne devraient pas s’engager dans un travail de fabricants de tentes.

Bien qu’une politique rigide nous évite d’avoir à réfléchir à ce qu’il faut faire chaque fois que nous faisons face à une nouvelle situation, ce n’est pas l’approche biblique; une telle approche pourrait également s’avérer néfaste dans la pratique. Dans le cas des Églises du Zimbabwe mentionnées plus haut, ces Églises n’ont pas pu se développer correctement parce que leurs pasteurs étaient trop occupés à subvenir aux besoins de leurs familles. Nous devons plutôt tenir pleinement compte de tous les enseignements bibliques pertinents et appliquer judicieusement les principes bibliques dans chaque situation.

Nous n’avons pas l’espace pour élaborer ici une théologie complète du soutien ministériel, mais je soulignerai néanmoins quelques principes. Ceux-ci doivent être appliqués avec sagesse.

Jésus et Paul ont tous deux enseigné qu’il est juste qu’un pasteur soit soutenu par les personnes auprès desquelles il exerce son ministère. L’ouvrier mérite sa nourriture (Matthieu 10:10, voir aussi Luc 10:7); et le Seigneur a ordonné que ceux qui proclament l’Évangile tirent leur subsistance de l’Évangile (1 Corinthiens 9:14). Le but d’un tel soutien est de libérer le pasteur du fardeau d’effectuer d’autres travaux (fabricant de tentes) pour subvenir aux besoins de sa famille, afin qu’il puisse se consacrer aux besoins et aux exigences du ministère (voir Actes 6:1–4; Actes 18:5).

Néanmoins, Paul ne se voyait pas obligé d’accepter un tel soutien, comme le montre sa pratique à Thessalonique (1 Thessaloniciens 2:9; voir aussi 1 Corinthiens 9:12; 1 Corinthiens 9:15). Si l’acceptation d’un soutien imposait une charge excessive à ses convertis, il choisissait plutôt de subvenir à ses besoins par son propre travail. L’exemple de Paul nous permet de conclure qu’un pasteur ne doit pas permettre que son salaire ou sa rémunération devienne une charge pour les membres de son Église. Nous apprenons également de Paul qu’un pasteur doit se garder de la cupidité, en particulier en ce qui concerne son salaire ou sa rémunération (1 Thessaloniciens 2:5).

Un peu de réflexion sur la grande variété de circonstances dans lesquelles l’Évangile est proclamé rend impossible la définition d’une politique rigide sur la question de savoir si un pasteur doit recevoir un salaire ou une rémunération, ou s’il doit s’engager dans un travail de fabricant de tentes. Chaque situation doit être jugée selon son bien-fondé, en tenant compte de tous les principes bibliques et surtout de la nécessité de prêcher l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre. La pratique à suivre doit être celle qui est la plus avantageuse pour le ministère de la Parole lorsque tous les facteurs sont pris en compte. L’idéal est qu’une Église puisse soutenir pleinement son pasteur afin qu’il puisse se consacrer entièrement au ministère de la Parole.

Ceux qui reçoivent le ministère de la Parole devraient avoir la joie et le plaisir de le soutenir par leurs dons. Ce faisant, ils démontrent leur appréciation de l’Évangile et leur désir de soutenir sa proclamation jusqu’aux extrémités de la terre. Le refus de soutenir le ministère peut même avoir pour conséquence que Dieu retire le privilège d’entendre sa Parole (Matthieu 10:14–15).