Il devrait être évident que l’application de ce passage concerne notre acceptation de la Parole de Dieu telle qu’elle est réellement : la Parole de Dieu, et non la parole des hommes. Toutefois, pour faire cette application, nous devons comprendre ce qu’est la Parole de Dieu pour nous. Dans le cas des Thessaloniciens, la Parole de Dieu était le message prêché par Paul et ses collaborateurs. Qu’est-ce qu’elle représente pour nous au 21e siècle?
Cette question devient particulièrement importante à la lumière des affirmations que nous entendons si souvent au sujet de ce que Dieu a dit. Certains croient qu’ils ont le don de prophétie et qu’ils sont capables de transmettre la Parole du Seigneur. On peut entendre d’éminents dirigeants d’Église dire à leurs Églises que Dieu leur a révélé certaines choses. Que nous enseignent 1 Thessaloniciens et le reste de l’Écriture à cet égard?
L’un des piliers de notre foi est que, pour nous, la Bible, que nous appelons l’Écriture sainte, est la Parole de Dieu. Nous ne cherchons pas la Parole de Dieu dans des rêves, dans des visions ou dans nos propres impressions subjectives; nous entendons Dieu nous parler dans l’Écriture. Il est utile ici de rappeler brièvement notre compréhension de l’Écriture, pourquoi nous croyons qu’elle est la Parole de Dieu et comment l’enseignement des apôtres, auquel il est fait référence dans 1 Thessaloniciens 2:13, se rapporte à l’Écriture. Dans l’ensemble, le raisonnement est le suivant :
À l’époque de l’Ancien Testament, Dieu a parlé à son peuple par l’intermédiaire des prophètes.
Ces paroles de Dieu ont été consignées dans des documents qui ont été acceptés comme les Écritures hébraïques. C’est ce que nous appelons aujourd’hui l’Ancien Testament.
Jésus et les apôtres ont accepté les Écritures hébraïques comme faisant autorité et comme étant la Parole de Dieu, non seulement pour le passé, mais aussi pour leur propre époque.
Avec la venue du Christ, Dieu a parlé encore. Les apôtres ont été chargés par le Christ de proclamer et d’interpréter avec autorité la vie et l’œuvre du Christ.
Les apôtres ont consigné par écrit une grande partie de leur enseignement, comme l’ont fait les prophètes de l’Ancien Testament. Les écrits des apôtres ont été acceptés comme Écritures, au même titre que les Écritures hébraïques de l’Ancien Testament. Ces écrits sont aujourd’hui connus sous le nom de Nouveau Testament.
De même que Jésus et les apôtres ont reçu les Écritures hébraïques comme leur Bible et comme la Parole de Dieu faisant autorité pour eux, de même nous recevons l’Ancien et le Nouveau Testament comme la Parole de Dieu faisant autorité pour nous.
Examinons maintenant la justification biblique de chacune de ces affirmations.
Dieu a parlé par l’intermédiaire des prophètes à l’époque de l’Ancien Testament
Hébreux 1:1 nous rappelle qu’autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, Dieu a parlé à nos pères par les prophètes
. Lorsque nous examinons l’identité de ces prophètes, nous devons penser non seulement à ceux qui ont écrit les livres prophétiques (d’Ésaïe à Malachie) et à d’autres qui étaient largement connus comme prophètes (par exemple Élie et Élisée), mais aussi à tous ceux qui ont été chargés de transmettre la Parole de Dieu à son peuple. Cela incluait des hommes tels que Moïse et Samuel (voir Deutéronome 18:18; 1 Samuel 3:19–21).1
L’essence de la prophétie était que le prophète transmettait les paroles de Dieu au peuple de Dieu. Bien que le prophète ait réfléchi à ce qu’il disait et qu’il soit convaincu de la véracité de ses propos, il était entendu que les paroles qu’il prononçait étaient les paroles de Dieu; Dieu avait mis ses propres paroles dans la bouche du prophète. C’est ce qu’affirment des passages tels que Deutéronome 18:18 et Jérémie 1:9 ainsi que le langage utilisé par le prophète lorsqu’il transmettait son message. Tout au long des écrits prophétiques, nous trouvons le prophète utilisant l’expression Ainsi parle l’Éternel
(et d’autres formes d’expression semblables). Le fait que les paroles des prophètes devaient être comprises comme les paroles de Dieu est confirmé par 2 Pierre 1:21 : les hommes parlaient de la part de Dieu, poussés par le Saint-Esprit.
Les paroles des prophètes ont été mises par écrit
Dès les temps anciens, les paroles des prophètes — non pas toutes leurs paroles, mais celles qui devaient être préservées pour les générations futures — ont été mises par écrit. On trouve des preuves de ce processus d’écriture, par exemple dans Deutéronome 17:18 (où l’on suppose que le roi pourra avoir accès à une copie écrite de la loi mosaïque), et dans Jérémie 36:1–32 (où le scribe de Jérémie, Baruch, a écrit les paroles que Jérémie lui a dictées).
À l’époque du Christ, il existait un ensemble reconnaissable de documents qui avaient été rassemblés et qui étaient connus sous le nom d’Écritures. Ces Écritures étaient connues et reconnues par le Seigneur Jésus et les apôtres.
Jésus et les apôtres ont accepté les Écritures hébraïques comme faisant autorité et comme Parole de Dieu
Il est remarquable de constater à quel point Jésus tenait les Écritures hébraïques en haute estime. Remarquez, tout d’abord, comment Jésus pouvait citer les paroles de Moïse et se référer ensuite à ces paroles comme étant la Parole de Dieu :
Il leur dit encore : Vous rejetez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. Car Moïse a dit : Honore ton père et ta mère; et : Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Ce dont j’aurais pu t’assister est corban, c’est-à-dire, une offrande à Dieu, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère, annulant ainsi la Parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables
(Marc 7:9–13, c’est nous qui soulignons).
(Voir aussi Matthieu 19:4–6; Marc 10:6–9; Marc 12:36.)
Deuxièmement, remarquez comment Jésus tenait pour acquis que les Écritures hébraïques faisaient autorité. Il les a utilisées pour faire taire le diable (Matthieu 4:1–11); il les considérait comme la réponse définitive de Dieu sur le but de sa propre vie et de son ministère, y compris sa mort (Luc 24:25–27); il acceptait leur historicité et les utilisait pour réfuter ses adversaires (Matthieu 12:3; Matthieu 22:29–32; Marc 12:24–27, Marc 12:35–37; Luc 11:29–32; Luc 17:26–28); il a déclaré catégoriquement que l’Écriture ne peut être anéantie (Jean 10:35).2
Le point de vue de Jésus sur l’Écriture hébraïque était partagé par les apôtres. Remarquez comment, dans le livre des Actes, ils tenaient pour acquis (a) que le Saint-Esprit avait parlé par l’intermédiaire des auteurs de l’Ancien Testament; et (b) que ces paroles devaient être accomplies. Par exemple :
En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères, le nombre des personnes réunies étant d’environ cent vingt. Et il dit : Hommes frères, il fallait que s’accomplisse ce que le Saint-Esprit, dans l’Écriture, a annoncé d’avance, par la bouche de David, au sujet de Judas, qui a été le guide de ceux qui ont saisi Jésus. Il était compté parmi nous, et il avait part au même ministère
(Actes 1:15–17).
(Voir aussi Actes 3:21; Actes 4:24–26; Actes 7:48–50; Actes 13:22; Actes 13:33–35; Actes 13:47; Actes 28:25–27.)
Pour les auteurs du Nouveau Testament, Dieu continuait à parler à son peuple par les Écritures hébraïques; sa voix était présente et active à leur époque. Remarquez comment l’auteur de l’épître aux Hébreux introduit les citations des Écritures hébraïques par des déclarations telles que ce que dit [temps présent] le Saint-Esprit
(Hébreux 3:7; Hébreux 10:15, c’est nous qui soulignons).
Après la venue du Christ, Dieu a repris la parole par l’intermédiaire des apôtres
De l’époque de Malachie (environ 400 ans av. J.-C.) à la venue de Jésus-Christ, aucune prophétie n’a été enregistrée. Cette période est parfois appelée les 400 ans de silence. Dieu était certainement à l’œuvre parmi son peuple pendant cette période, bien qu’il n’y ait pas eu de nouveaux actes de l’histoire du salut (actes historiques de Dieu qui ont fait avancer son plan global de salut). Cependant, Dieu a agi à nouveau d’une manière radicalement nouvelle avec la venue de Jésus. Ces nouveaux actes de Dieu en Christ devaient être interprétés et expliqués, et les apôtres ont été chargés d’expliquer ces choses au monde.
Ce mandat est consigné dans le discours d’adieu de Jésus aux onze disciples, la nuit précédant sa crucifixion (Jean 14:1–16:33). Jésus a promis que le Saint-Esprit leur rappellerait tout ce qu’il leur avait enseigné (Jean 14:26), et leur a demandé de rendre témoignage de lui (Jean 15:26–27). Après la résurrection, Jésus les a envoyés en déclarant : Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie
(Jean 20:21). Le texte d’Actes 1:21–22 reflète cette mission. Dans ce texte, Pierre demande aux disciples de nommer un remplaçant pour Judas; la personne nommée serait un témoin de la résurrection de Jésus, complétant ainsi les douze.
Paul a reçu du Christ la mission spéciale de témoigner, aux côtés des douze apôtres, de sa vie, de sa mort et de sa résurrection (Actes 9:15; Actes 26:16–18; Romains 1:1, Romains 1:5). D’autres que Paul et les douze ont également reçu cette mission, comme l’indique l’utilisation du mot apôtre
par Paul lorsqu’il se réfère à eux (1 Corinthiens 9:1–6; 1 Corinthiens 15:5–8; 1 Thessaloniciens 2:7).
Le jour de la Pentecôte est un bon exemple de la manière dont les apôtres ont témoigné de Jésus. Remarquez comment ils ont parlé aux gens des merveilles de Dieu (Actes 2:11). Remarquez aussi comment Pierre a dû expliquer comment Dieu avait agi par l’intermédiaire de Jésus. Ils avaient vu Jésus auparavant — et avaient réclamé sa mort —, mais ce n’est qu’après l’explication de Pierre qu’ils ont compris comment Dieu avait agi dans la vie et la mort de Jésus (Actes 2:22–37).
Comme dans le cas des prophètes de l’Ancien Testament, les apôtres étaient profondément conscients qu’ils prononçaient la Parole de Dieu. Cela est vrai pour Paul (1 Corinthiens 2:12–13; Galates 1:11–12; 1 Thessaloniciens 2:13), pour Pierre (2 Pierre 1:16–21), et pour Jean (Apocalypse 1:1–2; Apocalypse 1:10–11). Cela est attesté par l’auteur de l’épître aux Hébreux (Hébreux 2:1–4).
Les paroles des apôtres, comme celles des prophètes, ont été mises par écrit, créant ainsi le Nouveau Testament
Le Nouveau Testament montre que les apôtres ont délibérément mis leurs paroles par écrit et qu’ils s’attendaient à ce que les documents écrits qui en résulteraient fassent autorité dans les Églises.
Ce processus est illustré dans 1 Thessaloniciens, où Paul a non seulement identifié son enseignement oral à la Parole de Dieu (1 Thessaloniciens 2:1–13), mais a également donné l’ordre solennel que sa lettre soit lue dans l’assemblée chrétienne de Thessalonique (1 Thessaloniciens 5:27). Dans Colossiens 4:16, Paul a demandé aux Églises de Colosses et de Laodicée (qui n’étaient pas très éloignées l’une de l’autre) d’échanger et de lire dans leurs assemblées les lettres qu’il avait envoyées à chacune d’elles.
Pierre, lui aussi, a veillé à ce que ses paroles soient conservées par écrit afin que les Églises puissent s’y référer après sa mort : J’aurai soin qu’après mon départ vous puissiez toujours vous souvenir de ces choses
(2 Pierre 1:15).
D’après 2 Pierre 3:15–16, les lettres de Paul étaient en circulation et bien connues au moment où Pierre a écrit sa deuxième lettre (probablement dans les années 60 après J.-C.). Il est intéressant de noter que Pierre observe que Paul a écrit des choses difficiles à comprendre (!), mais il met les écrits de Paul sur le même plan que les Écritures de l’Ancien Testament : C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures
(2 Pierre 3:16, c’est nous qui soulignons). En plaçant l’Écriture (l’Écriture de l’Ancien Testament) à côté des lettres de Paul et appelant ces lettres les autres Écritures, Pierre implique qu’il considère les lettres de Paul comme des Écritures.
Pour nous, l’Ancien et le Nouveau Testament constituent la Parole de Dieu pour nous — les Saintes Écritures
Dieu s’est révélé progressivement à l’humanité au cours d’une longue période. La révélation verbale de Dieu a toujours été liée à ses actes rédempteurs dans l’histoire et a servi à expliquer et à interpréter ces actes.
Dieu a fait en sorte que sa révélation soit conservée sous une forme permanente en la faisant écrire par les prophètes et les apôtres. Toute la révélation de Dieu n’a pas été conservée de cette manière (les prophètes et les apôtres ont dit plus qu’ils n’ont écrit), mais tout ce qui était nécessaire aux générations futures a bien été conservé.
C’est ainsi que Dieu nous a donné les Écritures, composées de l’Ancien et du Nouveau Testament. Nous les recevons non pas comme une parole d’homme, mais comme ce qu’elles sont réellement : la Parole de Dieu. Elles ne sont pas simplement une consignation de ce que Dieu a dit à son peuple il y a longtemps, car en elles, le Saint-Esprit continue de nous parler!
13 C'est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu'en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l'avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez.