En lisant ce verset, il est important de noter que le roi de Babylone, Nebucadnetsar II, a vaincu l’Égypte à Carkemisch en 605 av. J.-C. Ce faisant, il a montré qu’il était la personne la plus puissante de toute la région. Jusqu’à cette époque, de nombreux pays de cette région avaient subi la forte influence de l’Égypte, dont ils étaient des États vassaux.
Comme Juda est également un État vassal de l’Égypte, l’armée de Babylone se présente aux portes de Jérusalem en 605 av. J.-C. Le roi Jojakim se rend compte qu’il n’a pas d’autre choix que de reconnaître Nebucadnetsar comme son suzerain. Il se rend et laisse Nebucadnetsar entrer dans Jérusalem. En contrepartie, Jojakim est autorisé à rester roi s’il continue à reconnaître le roi de Babylone comme son supérieur, ce qui suppose, entre autres, que les impôts lui soient remis.
Il semble que Dieu ait livré sa ville à Babylone. Il semble que le monde ait vaincu l’Église. La situation semble désespérée. Cependant, nous ne devrions pas tirer cette conclusion trop rapidement. Dans Daniel 1:2, nous lisons le contexte de cette situation. Nous voyons ici que c’est l’Éternel qui gouverne, même dans ces circonstances. C’est lui qui livre Jojakim entre les mains de Nebucadnetsar. L’Éternel Dieu fait tomber Jérusalem devant Babylone. Sans la permission de Dieu, cela aurait été impossible. Ce n’est pas comme si l’Éternel assistait impuissant à la scène. Il n’est pas l’impuissant qui ne peut qu’observer ce qui arrive à son peuple. Il n’est pas impuissant lorsqu’il voit son peuple, son temple et sa ville tomber entre les mains des païens. L’Éternel montre ici qu’il est fidèle à son alliance. Il a dit que, si son peuple lui devient infidèle, des rois étrangers régneront sur lui. S’ils ne lui restent pas fidèles dans l’amour, ils seront exilés. Voir Lévitique 26:25–35.
Jojakim est désormais au pouvoir de Nebucadnetsar. Le roi de Babylone le prouve en enlevant des objets du temple de Jérusalem et en les plaçant dans le temple d’un dieu babylonien. Ce faisant, Nebucadnetsar exprime la conviction que son dieu, Merodac ou Bel, a vaincu le Dieu de Juda. Il laisse entendre que l’Éternel a ainsi perdu face à son dieu, comme le pensaient les païens à l’époque. Nebucadnetsar n’a pas encore pris conscience que c’est l’Éternel qui lui a donné le pouvoir sur Jojakim. De même, c’est l’Éternel qui veille à ce que les objets pris dans sa maison de Jérusalem soient conservés en lieu sûr, afin que plus tard, après l’exil, ils puissent être réutilisés dans le temple reconstruit. C’est ce que relate Esdras 1:7–11:
Le roi Cyrus rendit les ustensiles de la maison de l’Éternel, que Nebucadnetsar avait emportés de Jérusalem et placés dans la maison de son dieu. Cyrus, roi de Perse, les fit sortir par Mithredath, le trésorier, qui les remit à Scheschbatsar, prince de Juda. En voici le nombre : trente bassins d’or, mille bassins d’argent, vingt-neuf couteaux, trente coupes d’or, quatre cent dix coupes d’argent de second ordre, mille autres ustensiles. Tous les objets d’or et d’argent étaient au nombre de cinq mille quatre cents. Scheschbatsar emporta le tout de Babylone à Jérusalem, au retour de la captivité.
Nous voyons en tout cela que l’Éternel règne, même lorsqu’il semble impuissant.
Ce que l’on voit dans Daniel 1:1, c’est que c’est l’Éternel qui punit son peuple. Ce qui se passe ici est le signe que le peuple de Juda ira aussi en exil. Le châtiment de Dieu ne signifie pas que tout son peuple périra, mais le danger est grand. Le diable veut profiter de cette situation. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour provoquer la destruction de toute la nation, pour faire en sorte que toute la famille de David disparaisse afin que le Rédempteur, qui doit naître de cette famille, ne vienne pas. Le diable fera tout pour faire échouer par l’exil la rédemption promise par Dieu.
1 La troisième année du règne de Jojakim, roi de Juda, Nebucadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem, et l'assiégea.