1. Sophonie 1:7 (NEG79)
  2. Explication du texte

Que signifie « le jour de l’Éternel »?

Sophonie 1:7 (NEG79)

7 Silence devant le Seigneur, l'Eternel! Car le jour de l'Eternel est proche, Car l'Eternel a préparé le sacrifice, Il a choisi ses conviés.

Le jour de l’Éternel est un thème clé chez les prophètes. Sophonie utilise cette expression, ou une de ses variantes, plus souvent que tout autre auteur de l’Ancien Testament. L’expression exacte jour de l’Éternel n’apparaît que trois fois dans la prophétie (ici et dans Sophonie 1:14 [2x]), mais le concept apparaît de nombreuses fois. Par exemple, Sophonie 1 contient des expressions telles que le jour du sacrifice de l’Éternel (Sophonie 1:8), ce jour-là (Sophonie 1:9–10), et le jour de la fureur de l’Éternel (Sophonie 1:18), qui sont toutes des synonymes de l’expression le jour de l’Éternel. D’autres désignations temporelles apparaissent, comme en ce temps-là (4x; Sophonie 1:12; Sophonie 3:19–20 [3x]) et alors (2x, Sophonie 3:9; Sophonie 3:11). De plus, le mot hébreu pour jour (יום) apparaît au singulier vingt fois dans la prophétie, et chaque fois le mot est lié à la proclamation du jour de l’Éternel. Au total, dans les cinquante-trois versets de Sophonie, il y a vingt­-neuf références au jour de l’Éternel. Ainsi, chaque section majeure du livre et même chaque unité devrait être liée à l’enseignement de Sophonie sur le jour de l’Éternel.1

Mais quelle est la nature exacte du jour de l’Éternel? Bien que ce sujet ait été beaucoup discuté, il n’y a pas de consensus clair. Il serait utile de connaître l’origine de l’expression dans l’Ancien Testament, mais celle-ci est également incertaine. Selon les principales propositions, ses origines se trouvent dans les cérémonies rituelles,2 les traditions de guerre sainte,3 la théophanie4,5 ou l’alliance.6,7

D’autres ont suggéré qu’il ne s’agissait pas d’une situation où nous devons choisir entre différentes options, et ont donc opté pour des positions plus complémentaires. À titre d’exemple, Cross indique que les cérémonies cultuelles rituelles et les traditions de guerre sainte sont complémentaires, et il les associe donc en concluant que le jour de l’Éternel est le jour de la victoire dans la guerre sainte; c’est aussi le jour de la fête de Yahvé.8 Il est en fait possible d’associer également les autres contextes possibles. Ainsi, le concept de jour de l’Éternel évoque tout à la fois le langage rituel, celui du guerrier divin et de la guerre sainte, le langage théophanique et celui de l’alliance.9

Lorsqu’on parle du jour de l’Éternel dans Sophonie, ces différents concepts apparaissent : langage d’un guerrier divin et de la guerre sainte (Sophonie 1:7; Sophonie 1:14; Sophonie 1:16), d’une théophanie (Sophonie 1:15), d’un rituel (Sophonie 1:7; Sophonie 1:9), et de l’alliance (les malédictions du Deutéronome auxquelles il est fait allusion dans Sophonie 1), et l’espoir d’une bénédiction le jour venu (Sophonie 3:9–20). C’est ce qui conduit les chercheurs à proposer un concept de base du jour de l’Éternel qui englobe tous ces aspects : le jour de l’Éternel est le jour de la venue de l’Éternel, lorsqu’il intervient dans les affaires humaines. Comme le note King, la participation divine aux affaires humaines est probablement le trait le plus saillant de la proclamation du jour de l’Éternel par Sophonie.10 De même, VanGemeren observe ce qui suit : Le jour de l’Éternel signifie avant tout l’intrusion de Yahvé dans les affaires humaines. Sa venue (théophanie) est représentée par les images conceptuelles du guerrier, du juge et du grand roi.11